jeudi 3 septembre 2015

La Grèce : un nouveau Munich. Une fois de plus, les démocraties parlementaires de l’Europe Occidentale abandonnent un peuple européen, 77 ans après l’abandon...

Monsieur,

L’équipe des pages Débats a bien reçu votre point de vue. Nous l’avons lu attentivement et nous vous remercions de l’intérêt que vous portez au journal Le Monde.

Malheureusement, il ne nous sera pas possible de le publier compte tenu de l’afflux de propositions que nous recevons pour un espace limité.

Recevez, Monsieur,  l’assurance de toute notre considération.

L’équipe des Débats


Le 15 juillet 2015 15:53, Le Monde <noreply@relai.lemonde.fr> a écrit :
Titre: Un nouveau Munich. Une fois de plus, les démocraties parlementaires de l’Europe Occidentale abandonnent un peuple européen, 77 ans après l’abandon...

Contribution:
Les trente libérales 1974 – 2008 ont enrichi les riches parmi les riches. Qualifiées également des trente piteuses en ce qui concerne les classes moyennes à revenus limités, les trente pleureuses pour les classes populaires, passant pour une part d’entre elles de la pauvreté à la misère.
Illustration exemplaire en France : un pays où la richesse moyenne atteindrait 240 000 euros par personne résidant sur le territoire national :
- Cinq millions cinq cent milles chômeurs à temps plein ou/et à temps partiel, ce chiffre oubliant, semble t-il, les chômeurs des départements et des territoires d’outre mer (une distinction qui rappelle la différence de statut entre indigènes et français, du « bon temps » de la colonisation et de « l’empire »).
- Trois millions d’enfants et de jeunes vivant en dessous du seuil de pauvreté, comptabilisés dans les 8-9 millions de personnes vivant également en dessous du seuil de pauvreté.

1938 Munich, c’est le démantèlement programmé de la Tchécoslovaquie, dans un marché de dupes cosignés à 4, le premier ministre de l’Angleterre, le président du conseil de la France et deux dictateurs qui seront responsables de dizaines de millions de morts dans plusieurs génocides, Shoah, Tsiganes, Russophones, etc.
2015. Deux dirigeants des démocraties parlementaires occidentales, la France et l’Allemagne, enfoncent la Grèce dans une économie libérale qui s’est montrée incapable de diminuer les inégalités, de limiter la pauvreté et d’éradiquer la misère ; une économie libérale qui impose aux classes moyennes les plus modestes et aux classes populaires de supporter l’enrichissement continu de moins de 1% de la population (cf. le numéro de Challenges sur les 500 plus grandes fortunes de la France, oubliant d’ailleurs d’évaluer le nombre croissant des plurimillionaires…).
La Grèce, sa démocratie, sont désormais soumises à une sorte de bracelet électronique politique qui surveille par les technocrates non élus de l’Union Européenne : les lois, les décisions adoptées par le parlement grec, devront avoir préalablement l’accord des représentants des créanciers financiers : les mauvaises langues compareront cette dépendance avec celle qui liait le gouvernement de Vichy à l’occupant allemand mais nous oublierons volontiers cette image obscène digne d’un affreux cauchemar.
A quoi va servir les 78 milliards d’euros d’un nouveau prêt. Essentiellement à assurer les intérêts aux créanciers, comme probablement depuis l’entrée de la Grèce dans la zone euro. La Grèce aurait triché pour entrer dans la zone euro. Les prêteurs n’ont pas vérifié les comptes ou ils auraient été abusés. Historiquement, ils ont le choix entre un statut de complices corrupteurs ou un statut d’incompétence totale. Rappelons qu’une partie de l’usage abusif de l’argent prêté à la Grèce a été détourné de ses objectifs par des gouvernements de droite et/ou socio-libéraux.
Que propose-t-on au peuple grec, lui maintenir la tête au dessus de l’eau pour sauver les créanciers, les banques, en maintenant une austérité partielle mais conséquente. Sauver l’image de marque du libéralisme financier, en pratiquant une juste politique des ménages, modèle type la première loi Macron. Les 35 milliards d’euros d’investissements veulent rendre l’austérité supportable. Néanmoins comme chacun sait, ils ne sont pas financés mais simplement cautionnés pour des investissements privés. Cette politique des ménages (gestion plus rigoureuse du budget de l’état, diminution des dépenses militaires excessives, dernier avatar de la guerre froide et de la présence militaire américaine sur le territoire grec, réforme des impôts appliqués modérément aux plus riches sauf à l’Eglise orthodoxe et au secteur maritime, armateurs et portuaires, un cadastre nécessaire pour les collectivités et les impôts locaux, allongement de la durée de travail pour la retraite correspondant à l’allongement de la durée de vie) caractérisera une politique de social-libéralisme à la « Hollande ». D’incontestables progrès qui ne permettent pas néanmoins un traitement global du chômage de masse et de la misère. Camarades grecs vous êtes chômeurs sans indemnité ou avec un indemnité dérisoire, rassurez vous, l’Union Européenne garantit votre statut actuel de chômage.
Comme après Munich (1938), les promoteurs du nouveau Munich (2015) pour la Grèce font la fête. Ils s’en sont bien sortis, Madame la Marquise, tout va très bien. Il faudra simplement changer les paroles. Les médias, chiens de garde des oligarchies financières suivent. Un an après l’accord de Munich, l’Allemagne envahissait la Tchécoslovaquie. La question posée, où en sera-t-on en 2016, 2017 pour la Grèce ?
Pour l’instant Hollande félicite Hollande mais il serait préférable que les français puissent chanter le 12ème couplet de la Marseillaise, celui où la révolution française annonce qu’elle portera la liberté dans tous les pays de l’Europe.

Jacques Vigneron
Stratégies Durables

Nom: Vigneron

Prénom: Jacques

Qualification: Expert en stratégies durables

Email: j.vigneron.strategiesdurables@gmail.com

L'auteur confirme être l'auteur de cette contribution

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