mercredi 3 avril 2013

Le mensonge constitue-t-il une faute plus grave que le crime lui même



       Imaginons un juge interrogeant un criminel, lui disant le plus grave dans votre affaire, c’est le mensonge pour cacher le crime que vous avez commis.

Cinquante ans plus tôt, l’Eglise Catholique enseignait la distinction entre péché véniel et péché mortel. Pour maintenir le sacrement de la confession, si utile à son commerce, l’Eglise Catholique ajoutait « faute avouée, faute à moitié pardonnée ».

L’américanisme dominateur et dominant a envahi l’Europe. Historiquement dans un pays immense, sous administré, où l’urgence s’opposait à la lenteur des transports et la grandeur des distances géographiques, le serment de vérité était une nécessité. Le mensonge devenait automatiquement une faute grave (cf affaire Bill Clinton pour une malheureuse fellation bénévole).

La justice française est fondée sur trois concepts, son indépendance par rapport aux lobbys et à l’oligarchie des pouvoirs, des jugements laïcs étaler sur des faits, sur leur réalité ; les aveux ne diminuent pas la responsabilité des criminels. Se scandaliser pour un mensonge de fraude fiscale de 600 000 euros sont transferés en 2010 sur un compte à SINGAPOOR, c’est oublier que le « crime » n’est pas l’éventuel mensonge, c’est la fraude fiscale avouée, et éventuellement des détournements de fonds et des conflits d’intérêts qui les ont permis. (Présomption d’innocence)

S’indigner du mensonge, pourquoi pas si c’est pour rappeler aux européens, les milliers de mensonges ouvrant les pratiques des paradis fiscaux de nombreux pays européens et pour quatre ou cinq d’entre eux frontaliers de la France métropolitaine !

Des mensonges aux faits, des faits aux droits universels. La pauvreté est une atteinte fondamentale aux droits de l’homme. L’addiction sociétale à l’argent, à la croissance financière, la corruption sont coresponsables de la misère des pauvres. Là est le crime, le mensonge serait intégré au processus criminel. Si on tuait le crime, le mensonge fait modestement partie des processus criminel. SI on tuait le crime, la disparition du mensonge serait donnée par surcroit. Tuer le mensonge est un alibi politicien et médiatique pour laisser le champ libre aux crimes financiers.

Faute d’éradiquer les crimes, le développement soutenable reste globalement impossible en Europe.

Jacques Vigneron