lundi 19 novembre 2012

Le développement soutenable face à l’héritage des trente glorieuses et des trente pleureuses


      A l’occasion d’un enseignement de travaux dirigés à deux promotions de cinquième année de master associant Développement Durable, Ecologie ou  Ressources Naturelles, la question m’a été posée « Comment définir en 2012 un développement soutenable au 21ième siècle ».
Problématique située d’emblée automatiquement au niveau d’une GEOPOLITIQUE du développement soutenable.

Un double constat avant de définir une TRAME adaptée au développement soutenable.
1.     Le développement soutenable, apparu en 1987 comme une utopie onusienne est positionné différemment à tous les niveaux collectifs. Chargé d’assurer le bien être des êtres humains, en tant qu’individus avec une priorité , de prendre en charge les besoins essentiels des plus démunis, la réalité du développement soutenable est décroissante au fur et à mesure que l’on s’élève dans la hiérarchie institutionnelle. Aucune comparaison possible entre la qualité de nombreux agendas 21 des collectivités et le bla-bla commissionel des gouvernements, et de l’international. Un des mérites incontestables de Rio 2012 aura été d’apprendre aux jeunes générations ce que Münich veut dire ( le Münich de 1938 ! où Hitler « roula dans la farine » le premier ministre britannique et le président du conseil français, trahissant la République Tchécoslovaque, sans  diminuer pour autant le risque de la seconde guerre mondiale (Septembre 1939).
2.     La grande majorité des pays, en récession, et/ou en croissance (comme les grands pays de la BRICS) sont caractérisés par un accroissement des inégalités, plus de pauvres encore plus pauvres. Ce critère, le contraire du troisième alinéa de  la définition du développement soutenable caractérise malheureusement l’échec du développement soutenable dans les pays qui accusent ces résultats d’accroissement des inégalités.
Trois remarques à propos de ce deuxième constat :
              FAUX, vous dira-t-on. Même dans les pays à croissance nulle ou dérisoire le rapport de richesse sur pauvreté reste constant. Exact, mais l’augmentation de la richesse est concentrée sur les ultra-riches (de 1/10000 à 10/1000 de la population). Les classes moyennes sont-elles mêmes affectées par la diminution de leur pouvoir d’achat.
              Le rejet des modèles et des régimes qui accroissent les inégalités ne crée pas  et c’est là le problème, des modèles de développement soutenable. A système humain, donc complexe et inadapté, la solution d’une autre complexité satisfaisante en terme de développement soutenable ne saurait être trouvée par l’établissement d’une théorie globale. L’Histoire, l’échec des théories libérales, marxistes, sociale-démocrates, voire keynésiennes nous rappelle que l’évolution des écosystèmes allant parfois jusqu'à des restructurations résulte de processus stabilisateurs, compensant des instabilités et des restructurations successives des systèmes.
Que l’on se rappelle la boutade des économistes, publiée il y a 20 ans par une grande maison d’édition parisienne : En physique pour avoir un prix Nobel. Il faut avoir découvert une nouvelle particule, en Economie, avoir imaginé et fait tourner un grand modèle qui ne marche pas.
3.     L’histoire récente nous montre l’échec des antidotes.
                  Dé-mondialisation face à une mondialisation cruelle pour la partie la plus pauvre de l’humanité.
                  Décroissance face au concept périmé de croissance (Quelle croissance faudrait-il atteindre pour réintégrer 4,5 millions de chômeurs, 8,4 millions, en dessous du seuil de pauvreté) pendant combien d’années 10, 15% pendant 20 ans 30 ans ?
Et des concepts anciens
              Protectionnisme, au lieu d’échanges commerciaux équitables où un produit traduit des échanges raisonnables, d’heure de travail pour sa production, sa commercialisation.

I l’Héritage du passé
II Examen des différents DEVELOPPEMENTS SOUTENABLES, actuellement revendiques aux différents niveaux (suivant les hiérarchies institutionnelles) et aux différentes localisations.
III Les facteurs limitants ou/et pervers identifies dans les différentes voies actuelles de développement soutenable. Le pilier manquant des développements soutenables.
IV Les principes, susceptibles de caractériser des voies de développement soutenable du bien être traditionnel, et de la stabilité collective.
V Les processus d’évolution possibles, ou souhaitables pour sortir du système de crise à répétition (sous formes de questions) dans lequel le « social » est sacrifié (cf la crise de 2008) où les états ont sauvé les banques privées de la faillite.

I l’Héritage du passé

    Le développement soutenable concerne le présent, les futurs proches (par exemple 2015 – 2025 -, et plus lointains 2050).
Le présent est la médiation entre le passé et le futur. L’Orient a apporté à l’Europe cette vision. Les traditions sont les apports du passé qui méritent d’être transmis pour construire le futur à l’inverse des formules obsolètes que les conservateurs veulent maintenir donc transmettre celles-ci sous le nom de traditions. Rien à voir avec le conservatisme qui bloque l’évolution. L’émancipation des femmes effaçant les tabous et les pratiques qui infériorisaient celles-ci est l’exemple de ces  blocages maintenus, au nom de traditions morales.
Le proche passé, depuis 1945 se décompose en trois périodes 1945 - 1975 [1]. Les trente glorieuses, la reconstruction de la France et de l’Europe. Durant cette période les PDG des grands groupes , mais aussi des PMI et des PME se contentait de salaires décents. Ce qui ne les empêchaient pas d’être efficaces. Dans cette période, les classes moyennes se renforcent, les classes populaires voient une amélioration de leur niveau de vie même si celle-ci sert les intérêts du capitalisme (cf le fameux débat avec Maurice Thorez sur la paupérisation absolue ou relative de la classe ouvrière). La construction du modèle français en 1945 (probablement unique au monde) de protection sociale date de cette époque. Il est issu du programme du C.N.R (comité national de la résistance) dans la prolongation des acquis sociaux du Font Populaire (1936).
Parmi les acquis négatifs de cette période l’industrialisation de la filière alimentaire est mise au service (positif) de l’autosuffisance alimentaire de l’Europe de l’Ouest. Du jamais vu dans l’histoire de l’Europe de l’Ouest. La garantie qu’il n’y aurait plus de famines. Le succès de la Politique Agricole Commune a été telle que les excédents ont posé des problèmes au niveau du stockage. Industrialisation qui enserre l’exploitation agricole (un nouveau statut dans une chaine, où il fait vivre en amont deux emplois (engrais et produits phytosanitaires) et industrie mécanique et en aval deux/trois emplois dans le transformation et la distribution. Le nombre d’agriculteurs et leur revenu vont décroitre régulièrement. Nombre de petits agriculteurs (20, 30 ha) atteignent péniblement le SMIC, et partent en retraite, leurs terrains couvrant leurs emprunts. Ils ont travaillé également pour les banques. Seules les grandes exploitations, notamment céréalières de la Beauce ont profité réellement des subventions de la PAC. Chaque année le Prince Charles et la reine d’Angleterre ont reçu de l’Europe plusieurs millions d’euros confirmant le dicton on ne donne qu’aux riches.
40 ans après les trente glorieuses, les cancers, dus notamment aux épandages des pesticides et d’autres pratiques dangereuses sont arrivés à maturité. On ne savait pas, il n’y  avait pas de principe de précaution associé à la constitution. Maintenant, on sait, mais on assiste à un déni de la part des industries concernées. Dérision, les accords de Grenelle promettaient de réduire de moitié l’usage des pesticides. Pensait-on réduire de moitié les cancers. La linéarité ne joue jamais dans les phénomènes biologiques. Pire, on a découvert dans certains cas que contrairement à ce que pensait PARACELSE[2] (C’est la dose qui fait le poison) que de petites doses peuvent être paradoxalement plus dangereuses, comme si de fortes doses bloquaient les processus cancérigènes.
Autre acquis des trente glorieuses, beaucoup de destructions de paysages[3], le mitage « urbain » avec un habitat de mauvaise qualité, et d’effarante inefficacité énergétique ! (alors que les centrales électriques peuvent rejeter 50% de l’énergie consommée sous forme de chaleur (microclimats))
Pollutions atmosphériques et pollution des milieux aquatiques, rivières, mers, nappes phréatiques, eutrophisations et dystrophisations  des lacs, et des milieux marins (exemple la Bretagne), pollutions des sols.
Extension remarquable du réseau autoroutier avec l’incroyable doublement des routes à quatre voies, par des autoroutes payantes parallèles; contrairement aux traditions républicaines qui avaient supprimé les bureaux d’octroi à l’entrée des villes. On se rappelle la candeur d’un ministre de l’Equipement découvrant ce processus à la limite de la légalité parce que s’apparentant à de la corruption de fonctionnaires ! Les ingénieurs du corps des Ponts touchaient des compléments de salaire sur la collecte des péages.
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  Pendant les trente glorieuses, la décolonisation ne modifia pas radicalement l’exploitation des ressources minières au profit des grands groupes industriels, sous contrôle des anciens pays colonisateurs. A de rares exceptions, la situation des peuples décolonisés ne s’améliorait pas voire empirait. Les chefs insurrectionnels s’étaient transformés en  dictateurs facilement corruptibles et rapidement corrompus. L’histoire de la France Afrique illustre les pratiques qui ne sont maintenues grâce à des répressions militaires sanglantes (Cameroun, etc.) avec l’appui d’experts militaires français.

    La deuxième période commence en 1973 après la première crise pétrolière. Les produits pétroliers ont été réévalués après la guerre du Kipour. En fait un inventaire onusien des réserves énergétiques mondiales en 1974, incluant le gaz de schiste, et les schistes bitumineux prévoyant six siècles de réserves énergétiques en sous sol au niveau de la consommation de 1974, jamais l’humanité n’avait eu de telles perspectives. La crise énergétique évoluait vers une crise, du CHOIX des investissements énergétiques. En France, les modestes tentatives de promotion des Énergies Renouvelables (Création à Paris VII Jussieu d’un D.E.A, lancement de thèses en énergie solaire thermique), Ecole Européenne d’Été d’Environnement, session à Carpèse en 1974 (PMI comme Aerowatt) etc… ne changèrent rien à la première transition énergétique celle qui après un débat conflictuel en France assurera la promotion du NUCLEAIRE CIVIL. Kastler, prix Nobel de Physique avait réuni 500 000 protestataires dans le Parc de Sceaux contre le nucléaire militaire. Madonna ne fera pas mieux. Le conflit, animé par les anti-nucléaires sera arbitré par le parlement. Le gouvernement Messmer (un ancien et prestigieux général de la deuxième guerre mondiale) et EDF auront les mains libres.
La première centrale FESSENHEIM sera inaugurée en 1997. EDF imposera un modèle de développement des centrales nucléaires tellement important, qu’il a pu craindre un moment de produire TROP D’ÉLECTRICITÉ (d’autant qu’il était impossible d’arrêter la production hydroélectrique des grands barrages construits pendant les trente glorieuses). A cette époque, on pouvait schématiser la publicité EDF sous le SLOGAN : SOYEZ UN BON FRANÇAIS, consommez plus d’électricité.
De cette période, deux aberrations énergétiques en héritage, le TOUT ELECTRIQUE qui justifiait les mauvaises constructions à bas coût (isolément insuffisant, faible investissement de chauffage par résistances électriques) et la NON UTILISATION de la chaleur (plus de 50% de l’énergie mise en jeu) par les centrales électriques[4].

II Les 25 – 30 pleureuses : l’émergence du développement soutenable et la crise de 2008

  Les classes moyennes s’étaient enrichies et avaient pu investir. Le président de la République imaginait son second mandat « si on offrait deux millions de résidences secondaires ». Sa présidence marquait une transition. Sur la lancée des trente glorieuses et du bilan sociétal de Mai 1968, des avancées pour le bien être des individus étaient mises en place. La maturité nouvelle des jeunes était actée par une majorité avancée à 18 ans (Le droit des femmes étendu à leur libre choix de leurs maternités avec la législation de l’avortement due au courage de Simone Weil).
Les trente pleureuses vont correspondre à un tournant économique : en 1981, le chômage concerne en France deux millions de salariés. Les salaires sont bloqués en 1983. Les familles ne peuvent plus emprunter. Pour maintenir la consommation l’Etat emprunte. 1981-1983, les augmentations de salaires durant cette période serviront à acheter des équipements d’informatique et d’électronique importés. La relance de la croissance par la relance de la consommation n’était pas possible puisque les industries françaises ne répondaient pas à la demande. Les trente pleureuses vont être caractérisées par le blocage des salaires (sauf pour les dirigeants). Pour maintenir la croissance l’état va continuer à emprunter. La dette de l’état sera stabilisée pendant dix huit mois sous le gouvernement Jospin qui a profité d’une brève période de retour à la croissance, en Europe. Malheureusement les systèmes productifs n’ont pas su ou pas pu profiter de cette période pour innover, renouveler et conquérir des marchés au niveau mondial.
Durant les trente pleureuses, un phénomène  important a modifié positivement la vision future de la planète. L’environnement, grâce aux associations écologiques et partis verts est admis au niveau des grandes problématiques mondiales. Les premières agences, les premiers « microstères » de l’environnement ont été créées, à l’occasion de la première conférence onusienne Environnement et Développement tenue en Juin 1972 à Stockholm. L’émergence de l’environnement en Europe ira beaucoup plus loin que la mouvance américaine de 1967. Les premières lois de dépollutions end of pipe seront très vite remplacées par des directives préventives, basées sur des technologies propres. Parallèlement, l’introduction dés 1980, des normes volontaires de la Qualité va modifier profondément le comportement des industriels. Très vite émerge de la théorie suivant laquelle la performance économique dépend ou est accrue par la performance environnementale. 1987 marquera un changement radical. La réconciliation de l’économie et de l’écologie est étendue au social et au sociétal. Le développement soutenable, terminologie apparue dans les écrits en 1980 d’une association prend une triple dimension économique sociale, environnementale. La deuxième conférence onusienne, à Rio, en Juin 1992 consacrera le développement soutenable comme compromis entre le Nord, le Sud (les pays émergents de la BRICS, et les pays non émergents).
Trois faits importants sont passés inaperçus dans l’exploitation médiatique de Rio 1992 et vont constituer de graves facteurs limitants pour la mise en œuvre internationale du développement soutenable.

1.     Une « main invisible », d’une cinquantaine de dirigeants de grands groupes industriels, sur mandat du secrétaire général de l’ONU a préparé des Mars 1990 la conversion de la grande industrie au développement. Le Global compact analysera le développement soutenable comme un moyen d’accroitre les champs du libéralisme financier qui se substituait à cette époque, au libéralisme classique (intégrant l’approche keynésienne).
Pour  ce groupe d’industriels, le développement soutenable permettra de réduire le rôle et les budgets des états, de mieux maitriser les dépenses de la protection sociale, les industriels pensent que le développement soutenable permettra des compromis, des consensus utiles pour l’expansion du libéralisme financier.
Le « piège » si piège et « complot » pouvaient qualifier cette opération a été de concentrer les discussions de RIO sur les grandes problématiques environnementales :
              Les modifications climatiques
              La sixième extinction des espèces animales et végétales
2.     La caractéristique des accords résultant de consensus à la conférence de Rio 1992 est des engagements du type SOFT et SLOW LAW, SOFT POLITICS.

Les engagements sont :
1.     Généraux
2.     Non localisés
3.     Non programmés (seulement associés à une date finale, sans la moindre précision sur les différentes étapes)
4.     Sans financement défini
5.     Sans expertise et sans contrôle indépendants

Ce type de conférences, comme les Grenelle de l’environnement a abouti à des catalogues de l’environnement type la Redoute ou les Trois Suisses d’une très grand nombre de mesures ou/et d’engagements. Comme aux conférences de l’Unesco chaque participant aura satisfaction de trouver dans l’un des deux cents articles, et plus qui ont été adoptés ; néanmoins ces listings impressionnants ne garantissent pas pour autant des incohérences, ou des projets contradictoires. Le consensus global implique que chacun accepte la demande des autres. Tout est possible, quand on se refuse à préciser les financements.
3.     Mais le phénomène le plus important est de faire croire que le développement soutenable peut être mis en œuvre sans modifier les gouvernances actuelles.

POURQUOI le SOCIAL est le PILLIER MANQUANT des conférences nationales consacrées officiellement au développement soutenable.

Nouvel Observateur 15-21 – XI - 2012
La France doit choisir (seuil) (un modèle commercial-industriel à l’allemande)
Par Jean-Louis BEFFA

Dans votre livre, vous insistez pour que l’on se débarrasse d’un système de gouvernance « LIBÉRAL FINANCIER » qui fait la part belle à l’actionnaire.

A cet égard, il est très positif que le gouvernement ait repris l’idée d’introduire au moins deux représentants ->des salariés au conseil d’administration ou de surveillance des entreprises d’une certaine taille. Personnellement, je suis favorable à ce qu’il y en ait quatre dans les entreprises de plus de 5000 employés, comme la suggéré Louis GALLOIS… Car entre les syndicats de l’entreprise, il est crucial qu’il y siège un représentant de la confédération comme c’est le cas en Allemagne.


Face à l’évolution positive de la mondialisation des problématiques environnementales (modifications climatiques, sixième extinction des espèces), la mondialisation économique s’étend à tous les niveaux :
-       Mondialisation des ressources énergétiques et des matières premières minières et alimentaires
-       Financiarisation dominant les états : le pouvoir des marchés privés qui ont prêté aux états l’emporte sur le pouvoir des gouvernements démocratiquement élus.
Cette financiarisation orientée prioritairement vers la spéculation détruira et dépècera  des entreprises en difficulté, à coups de licenciements et de vente des actifs.
Cette financiarisation s’étendra jusqu'à des escroqueries bancaires et des subprimes correspondant à des prêts, à une partie de la population qui perdra simultanément emploi et habitation.
La  crise financière atteindra un niveau semblable à celle de 1929 et obligera les états à recapitaliser les banques défaillantes.
Imbroglio inouï, les peuples paient  par leurs impôts la recapitalisation des banques qui reçoivent à des taux dérisoires l’argent des états, alors que celles-ci prêtent à des taux élevés ou usuraires.
La  conséquence de cet ultralibéralisme financier est la situation catastrophique de l’endettement des états.
Quand ceux-ci avoisinent l’équivalent du PIB, les institutions financières augmentent les taux d’intérêt pour certain pays.
Trois cas de figures :
-       Les pays ont la possibilité comme les U.S.A et l’Angleterre de faire tourner la planche à billets. L’ampleur de la dette peut néanmoins les entrainer dans des politique de stagnation économique.
-       Certain pays européens ont gardé une bonne crédibilité sur leurs capacités de remboursement, et leurs possibilités de réduire ou de limiter les dépenses publiques. Les taux d’intérêt restent limités, voir faibles.
-       La plupart des pays européens du Sud sont soumis à des taux d’intérêts élevés, qui font régresser le SOCIAL.

Dans les trois cas de figures, le SOCIAL est insuffisamment pris en compte, régresse au point de développer à l’instar des crises économique et financière UNE CRISE SOCIALE SANS PRECEDENT.

Partout les pauvres, les exclus deviennent plus nombreux, et encore plus pauvres.

En conclusion, non seulement la période 1992-2012 n’a pas été capable de construire mondialement les trois composantes du développement soutenable, mais celles–ci subissent des crises sans précédent.

C’est dans une situation, négative tous azimuts qu’il faut reposer la question.

·      Peut-on construire un développement soutenable en 2012 ?
·      A quelles conditions.


Jacques Vigneron



FIN DE LA  PREMIERE PARTIE


[1] 1975 – 2008 les trente pleureuses, 2008 – 2012 le déclin semble incontournable.
[2] Au quinzième siècle
[3] en bord de mer notamment (le bétonnage de la Cote d’Azur)
[4] Il faut souligner que le prux du kilowattheure  n’a jamais intégré tout ce que le budget de l’état avait investi en recherche de développement. La majeure partie des emprunts faits par EDF sera en dollars accroissant la dette en fonction de la faiblesse du franc, de la recette EDF

vendredi 9 novembre 2012

Questions a propos de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)




Un « bruit » médiatique a fait état d’un avertissement du directeur de l’OMC mettant en garde Monsieur Montebourg, ministre du Redressement productif, contre un éventuel protectionnisme. Cette intervention nous semble à plusieurs titres scandaleuses.

1.                      Un haut fonctionnaire, par définition non élu, donc ne jouissant pas d’une indépendance de parole, ne saurait émettre des jugements sur l’action d’un ministre d’un pays sans respecter les procédures internationales dont il relève. Il n’est pas statutairement un potentat qui s’exprime sans référence aux modes de décision de l’organisme qu’il dirige. Son intention résulte-t-elle d‘une décision de l’OMC ? Sinon qu’il se taise ! La même question se pose pour des déclarations semblables des commissaires européens.

2.                      Pour beaucoup de Français, l’OMC est l’organisme qui symbolise :

-       les échanges commerciaux inégaux qui ne respectent plus la valeur du travail. Les produits ne représentent plus des échanges d’heures de travail pour les produire et pour les acheter ;
-       les règles minimales des échanges commerciaux ne sont pas respectées. Qu’a fait l’OMC face au non-respect par la Chine des engagements qu’elle a pris pour être admise à l’OMC ?
-       dernièrement, les médias français ont affirmé que les capteurs solaires photovoltaïques chinois auraient reçu un financement public pour favoriser leur exportation. Cette aide à l’exportation de l’état chinois, si elle est vérifiée, fera-t-elle l’objet d’une enquête officielle de l’OMC ? Les prochains mois nous montreront si, une fois de plus, l’OMC tolère la dissymétrie des relations entre la Chine et les pays européens.

3.                      Les informations suivant lesquelles les inégalités en Chine augmenteraient, « plus de pauvres encore plus pauvres », les accidents du travail, notamment dans les mines de charbon par milliers chaque année, amènent beaucoup de Français à considérer que la croissance en Chine qui profite essentiellement à une classe d’ultra-riches et un peu à une classe moyenne ne mérite aucun statut privilégié au niveau du commerce international. Faute d’assurer des échanges commerciaux équitables et respectant les quatre composantes du développement soutenable :

-       économie – finances
-       social – sociétal
-       environnement et bioculture
-       gouvernance

L’OMC perd sa raison d’être.

Face à la mondialisation des économies libérales, qui privilégient l’addiction à l’argent, nombre de Français aimeraient une réelle traçabilité de la gestion financière de l’OMC. La transparence qui peut résulter de la traçabilité du fonctionnement est la garantie que l’OMC ne couvre pas des conflits d’intérêt et des corruptions qui pourraient (le conditionnel pour respecter la présomption d’innocence) expliquer le statut très particulier du commerce international de certains pays.



Jacques Vigneron